101 Art Fair Tokyo, 2008

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VIGNETTES DU JAPON 2008, 4/4
par Valerie Douniaux

Dans l’esprit des foires satellites des grandes foires internationales, Art Fair Tokyo s’est dotée cette année d’une exposition d’art contemporain, baptisée 101 Art Fair Tokyo, installée dans les locaux d’une ancienne école d’art, dans la ville basse, pas très loin de l’Université des Beaux-Arts de Tokyo.

28 galeries japonaises et internationales étaient réunies, dont quelques-unes des galeries (Magical Artroom, Misako and Rosen, Koyama …) qui font actuellement la pluie et le beau temps dans le milieu de l’art contemporain branché au Japon, et qui étaient pour certaines à l’origine de cette nouvelle foire.

Là encore, une surface très restreinte et une organisation chaotique rendaient difficile une mise en valeur optimale des œuvres. La plupart des galeries étaient serrées dans un petit espace où chacune était reliée aux autres, formant une sorte d’espace labyrinthique assez amusant en soi, une idée qui mériterait d’être exploitée. Mais quel dommage de devoir ainsi serrer les galeries les unes sur les autres, alors que d’autres salles, pourtant assez vastes, étaient totalement sous-employées.

Quant au contenu, une fois encore, il se montrait très symptomatique des tendances actuelles de l’art « qui se vend » actuellement au Japon, avec une forte présence de la figuration, de l’illustration, de la vidéo et des installations et détournements d’objets quotidiens.

Seules quelques galeries sortaient vraiment du lot : nous retiendrons notamment la galerie japonaise Sho Projects ou la galerie Guild Art Gallery (Mumbai/New York).

D’autres événements devaient avoir lieu à la même période que ces deux foires, en particulier
d’importantes ventes aux enchères d’art contemporain, les Marunouchi Art Weeks (https://www.marunouchi.com/artweeks) avec la seconde édition de Art Award Tokyo 2008 (https://www.marunouchi.com/artweeks). Ce prix, initié par la galerie Magical Artroom et son dynamique fondateur Goto Shigeo (Professeur à l’Université des Arts et Techniques de Kyôto), se propose de permettre à de jeunes artistes encore inconnus de présenter leurs œuvres au public et au monde de l’art contemporain.

Dommage que, paradoxalement, la sélection se fasse parmi les étudiants des écoles d’art, alors que le propos du prix est de mettre en lumière des artistes débutants qui n’ont pas accès au « circuit ». Si l’on poussait vraiment la logique jusqu’au bout, il faudrait donc chercher en priorité ceux qui œuvrent en dehors même des écoles d’art. Mais, même si la sélection de cette seconde édition ne m’a pas semblé atteindre l’excellent niveau de la première, ce prix reste une initiative très intéressante et qu’on ne peut qu’encourager puisqu’elle offre aux jeunes artistes japonais une opportunité de présenter leur travail dans de bonnes conditions (important dans un pays où la plupart des galeries sont locatives).

En conclusion, on peut donc constater une évidente effervescence dans le monde de l’art contemporain japonais. Même si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, les artistes et acteurs du monde de l’art font preuve d’une belle énergie, pleine d’une apparente insouciance, alors pourtant que la situation économique du pays n’est pas au mieux et, qu’au niveau culturel, les musées connaissent une passe très difficile. On espère que ce dynamisme ne s’essoufflera pas et que les animateurs du monde de l’art japonais continueront leurs importants efforts.

L’automne sera, lui aussi, marqué par de nombreux événements, au nombre desquels la Triennale de Yokohama en septembre (https://www.yokohamatriennale.jp) et la Foire d’Art Contemporain de Tokyo en novembre (tcaf.jp/index.html). Mais ceci sera pour autre chronique … Valerie Douniaux valerie douniaux website

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