Emerging Selection 2009: L.A. painter Andrew FOSTER

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Né à Los Angeles
Vit et Travaille à Los Angeles, Californie USA

Son site: https://www.andrewmfoster.net

A 27 ans, ce jeune peintre de Los Angeles possède la maitrise technique d’un vieux routard de la peinture ce qui lui laisse les coudées franches pour les sujets.

ci-contre : # 21 –
oil on canvas – courtesy the artist

 

 

Mais, ne trouve pas de sujet qui veut. Nous sommes actuellement noyés sous un flot de peintures d’après photo, sans aucun intérêt, et Andrew Foster est un des rares à y échapper car il travaille d’après dessin ou souvenirs… Il a une manière intéressante de choisir et traiter un sujet.  Ses sujets sont indubitablement érotiques, d’un érotisme frais et débridé. Mais ici on est loin de la vulgarité d’un John Currin.

Avec Andrew Foster on est plus proche de Degas qui représentait ses modèles en les surprenant dans une situation censée être de l’ordre du privé, de l’intime. Foster, lui aussi, nous fait pénétrer dans l’intimité de l’univers féminin mais un univers fantasmé non aussi fidèlement réaliste que Degas. Par ailleurs, de même que Degas choisissait une scène en pleine action (on pense à la série des femmes au bain, ou des danseuses bien sûr),  Andrew Foster nous dépeint le plus souvent une scène qui est le début ou la fin d’une histoire (un élément sur la toile vient en témoigner comme une chaussette ou des bas encore ajustés ou défaits, une bouteille renversée ou droite encore).

Cette manière de ne pas livrer le corps principal du sujet permet de donner une dynamique très novatrice à la toile, en dehors du champ critique traditionnel qui portait jusqu’à présent sur la composition ou la couleur. L’artiste crée un élan « hors cadre », où l’action principale se passe hors champ. Un ailleurs, qui, en l’occurrence se passe dans la tête de chaque spectateur.

Ne livrer qu’un fragment de l’histoire est aussi une élégance de l’auteur qui, comme Degas, introduit son propre détachement de l’œuvre, puisqu’il suggère, répétons le, que la scène principale se passe en dehors de sa toile. C’est second degré emprunt d’humilité pour cette grande affaire qu’est la Peinture.

La peinture d’Andrew Foster émerge de multiples influences qui vont de l’univers des cartoons de Dysney ou Warner Bros dans lequel il a baigné à l’histoire de la peinture européenne qu’il vénère, en passant par les mangas et la bande dessinée traditionnelle qu’il dévore. On les sent dans les couleurs pastel choisies et la drôlerie des situations.


“Girl on Girl on yet another Girl”
# 30 – 2008 – oil on canvas 72″ x 48″
Courtesy Jonathan LeVine Gallery

Humour, tons pastels, situations rocambolesques, ce sont des éléments qui poussent à comparer Andrew Foster à un genre né à Los Angeles, le pop surréalisme porté entre autre par un artiste contemporain de Los Angeles, Mark Ryden. Ce serait un raccourci trop rapide et réducteur pour Andrew Foster. En effet, Ryden propose des sujets qui ne sont pas de l’ordre de l’intime mais dépeignent des histoires qui empruntent à des mythes et légendes connues de tous ou autres histoires appartenant à l’imaginaire collectif. Ensuite, les compositions de Ryden, et des pops surréalistes en général, posent tous les éléments de l’histoire sur la toile retirant au spectateur la possibilité de s’approprier la toile pour la poursuivre personnellement.

Au contraire, par le choix de son sujet, de son incipit pourrait on dire,  Andrew Foster nous fait une proposition qui nous laisse le soin, à nous spectateur, -selon qui nous sommes et ce que nous sommes-, de développer notre propre imaginaire dans cette part absente de l’histoire qu’il a entamée ou terminée.

Nous le voyons, si quelques éléments formels peuvent effectivement l’assimiler aux pops surréalistes,  nous notons cependant qu’Andrew Foster s’engage sur un chemin plus personnel, plus subtil avec une vision radicalement différente de la relation qu’il propose entre ses toiles et le spectateur.

Il en ressort une peinture « signée », unique, qui est, paradoxalement à la fois bien dans son époque et totalement ailleurs, intemporelle. Souhaitons une longue et riche carrière à ce très jeune artiste.

Beatrice Chassepot  – Los Angeles le 29 septembre 2009

 

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