Emerging Selection 2009: US Photographer Michael S. TIERNEY

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Né à New York 1968
Vit et travaille à Los Angeles, CA

Son site: https://www.tierneyprojects.com/#s=0&mi=2&pt=1&pi=10000&p=1&a=0&at=0

L.A. Law Library courtesy the artist
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courtesy the artist

 

Baggage_Claim_LAX courtesy the artist
Baggage_Claim_LAX
courtesy the artist

 

 

 

 

 

Michael Salvatore Tierney: 

une infinité de sensations

 

 

 

 

 

Après un début de carrière comme peintre Michael Salvatore Tierney, photographe travaillant à Los Angeles, en est venu peu à peu à utiliser la photographie comme matériau principal de son travail. Il s’y sent à l’aise et cela se voit car il joue avec ses images.

Michael S. Tierney fabrique, en effet,  des images mais, débarrassées de cette idée parfois fatigante et que l’image doit véhiculer une idée, un message. Michael S. Tierney utilise sa photo comme Georges Pérec l’écriture, en l’étirant au plus loin dans sa forme.

 

 

 

 

La forme engendre-t-elle le fond ? produit elle du contenu dans ce domaine aussi ? dans le cas de ce jeune photographe, oui, le travail de la forme produit une « infinité de sensations » selon une expression empruntée à Descartes.

Michael Salvatore Tierney trouve ses sujets dans la réalité d’une usine, d’un hall d’aéroport, d’une salle de théâtre. Sur place il utilise toute la panoplie technique disponible du photographe et joue avec toutes les possibilités d’angles, de temps d’exposition, d’éclairage. Le sujet, la représentation de la réalité, n’est qu’un prétexte à un travail plus profond. Dans son laboratoire, la photo une fois tirée, il examine toutes les possibilités de cette image. Il se met alors à la triturer en exagérant, en développant, en multipliant les pistes esthétiques qui se proposent.

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Par ailleurs, Michael Salvatore est, par sa formation de peintre, naturellement un coloriste et il exploite la couleur jusqu’à épuisement. Un jaune clair sur un coin de fauteuil devient le jaune citron acidulé qui donnera la tonalité générale et qui fait grincer les dents quand on la regarde tant il étire cette possibilité.  Le volume, l’espace sont fondus en un seul bloc sans dessus, sans dessous mais avec toujours un point de fuite qui donne du corps, du volume précisément à l’ensemble.

Dans « Tentative d’épuisement d’un lieu parisien »  Georges Pérec, écrivain français,  décrivait rigoureusement et minutieusement la place St Sulpice de Paris sur laquelle il s’était rendu pendant 3 jours, se plaçant à plusieurs endroits et  à des moments différents de la journée. En s’imposant des contraintes formelles, il a poussé au plus loin la forme littéraire de la description pour générer un genre nouveau.

Michael Salvatore Tierney travaille l’image de départ et développe toutes ses possibilités esthétiques jusqu’à la limite de l’épuisement de l’image pour un résultat vraiment intéressant, une image pure.

Dans ce monde du « tout image » que nos yeux subissent par assauts permanents sur les murs, les pages de magazine, à la télévision qui finissent par donner une image vide de sens à force d’en avoir trop, j’ai trouvé approprié de justement vous proposer une vraie belle et pure image, de celle qui vous oxygène au lieu de vous étouffer.

Beatrice Chassepot
Los Angeles le 7 novembre 2009

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