Visite à New York -2007-
Le MoMA – les galeries de Chelsea – lieux et sites d’art contemporain à visiter
Le MoMA
(Museum of Modern Art)
J’étais curieuse de retourner dans ce somptueux musée dont la superficie d’exposition a doublé depuis 2004, avec, cette fois-ci, un il “be-art. Il est décidément incontestable que l’on “sent” les moyens gigantesques qui sont mis en oeuvre, c’est palpable mais en revanche, excepté pour les vidéos, j’ai ressenti un côté figé, presque monotone et fade dans les différents accrochages du MoMA là où nos musées français déploient une vraie originalité, que ce soit Beaubourg, le Palais de Tokyo ou même l’admirable Carré d’Art de Nîmes. Nous avons un vrai talent pour montrer, accrocher les oeuvres, trouver des thématiques, redimensionner les lieux.
En cette fin d’année le musée proposait une rétrospective de l’oeuvre de Brice Marden, une exposition passionnante sur les diverses formes d’édition en Europe, et les dernières acquisitions en art contemporain du MoMA :
Niveau 6 jusqu’au 15 janvier 2007 :
BRICE MARDEN “A retrospective of drawings and paintings” de 1966 à 2000
Belle respiration dans les oeuvres de Marden avec ces formes de spaghetti colorés et sans fin qui butent sur le bord du châssis, comme emprisonnés par lui avec des pleins et des vides qui se forment au gré des déplacements de ces lignes courbes. L’artiste fait le tour de la question de la couleur et de son organisation pour finir par ne présenter que des panneaux unis de couleurs assemblés par trois ou quatre. A la fois une recherche et une impasse en ce qui le concerne, c’est ce dernier sentiment que je retiens, une sorte de fin de création similaire à celui qu’à ressenti Nicolas de Staël dans ses dernières uvres par exemple. Les débuts sont exaltés d’avoir trouvé un procédé puis il passe à une maîtrise sublime et puis ensuite .. Si l’on compare, par exemple, avec l’uvre de Viallat qui s’impose aussi un procédé pour ne travailler que la couleur, on perçoit toujours une élaboration joyeuse alors que chez Marden c’est plus un sentiment d’impasse, de fin.
Niveau 2, divisé entre les collections d’estampes et livres illustrés et la galerie d’art contemporain : LA GALERIE D’ART CONTEMPORAIN (changement d’accrochage tous les trois mois)
La première salle rend un bel hommage à Cy Twombly, avec huit très grands formats de l’artistes allant de 1960 à 1994 avec les magnifiques et presque musicales “four seasons” ci-contre
Dans la deuxième salle un accrochage “classique” de quelques acquisitions dont je retiens les poignantes et très engagées photos de noirs américains de l’artiste Carrie Mac Wems intitulées “From here I saw what happened
.and I cried” 1995,
un portrait peint d’après photo, en gros plan de Condolizza Rice par le belge Luc Tuymans “The secratray of State” 2005.
Une petite salle était consacrée à l’installation de la britannique Rachel Whiteread, pièce-bibilothèque de couleur crème qui contient des livres fantômes puisque seuls les formes des livres en creux sont présentes, très belle idée et belle réalisation. “untitled” 1997
Une magnifique installation de sable et acier de l’artiste Mona Hatoum présentée comme british of Palestinian origin. Un cercle d’acier enserre du sable blanc sur lequel une règle circule détruit et reconstruit sans cesse des traces, très émouvant “+ and ” 1994-2004
Puis 24 photos de l’allemand Dieter Apelt “The Field” 1991 qui représente chacune des photos noir et blanc de remous d’eau en gros plan, simplissime mais effet réussi.
Très belle représentation imposante en gris et blanc d’une échelle en huit tableaux de l’américain Vito Acconci “20 foot ladder for Any size Wall” 1979-1980.
Trois ballons de Basket dans un bocal à poisson rempli d’eau de Jeff Koons de 1985
Et puis je finirai par deux magnifiques vidéos.
L’une de la suisse Pipillotti Rist “Ever is Over all” de 1997, représentant une jeune femme se promenant, avec un effet de ralenti, sur un trottoir une sorte de grande tige de fleur à la main. Sa démarche et son allure en font l’incarnation de la Liberté qu’elle exerce d’une manière étonnante en se servant de sa fleur comme d’une batte de base ball qu’elle précipite violemment sur les vitres de chacune des voitures qu’elle croise. Étonnamment très puissant, un vrai souffle qui permet au spectateur d’effectuer le temps de la projection un transfert qui fait du bien !!
Autre installation vidéo sublime, celle de l’américain Bill Viola “Stations”1994. on pénètre dans une pièce noire. Sur les murs cinq vidéos espacées de trois mètres chacune et au sol des blocs de granit noir de même taille que les écrans qui fonctionnement comme un miroir. Chaque panneau projette les mouvements lents d’un homme, d’une femme nu(e) dans de l’eau avec un fond sonore de bruit sourd de glougous, là aussi une puissance poétique très forte.
D’autres noms figuraient aussi comme les britanniques James et Louise Wilson, Martin Creed, les allemands Kota Ezawa, Gerhard Richter, les américains Andy Warhol, William Anastasi, Robert Glober, Cady Noland, le cubain Kcho, le kenyan Wanchegi Mutu, le sud africain David Goldblatt, le chinois Cai Guo Qiang mais .. aucun français .à méditer.
ESTAMPES ET LIVRES ILLUSTRES
Exposition temporaire “Eye on Europe : prints, books and multiples / 1960 to now”
Magnifique hommage à toute l’édition européenne et notamment britannique, qui a fait preuve de beaucoup d’imagination pour proposer aux artistes des formats inédits. Ces types de production d’art en série limitée, estampe, gravure, sérigraphie, lithogravure sont de vrais médium pour les artistes s’ils ont l’intelligence de proposer de vrais créations et non de simples reproductions de leur travaux.
C’est un art qui est en train de reprendre son souffle en France -je vous en reparlerai- C’est aussi un moyen pour de jeunes collectionneurs d’acquérir des oeuvres originales de “grands” artistes à moindre coût. A quand une exposition identique en France ?
LES GALERIES DE CHELSEA
Pas moins de 247 galeries se bousculent sur quatre blocks, jusqu’au 6ème étage. Hélas pour moi, à Noël elles poursuivaient toutes leur business à Gstaad…
Les galeries de Chelsea elles mêmes et autres guides omettent de signaler qu’au mois de décembre elles ferment pour 95 % d’entre elles (Août aussi). Mais pour les 5% restant, j’ai découvert de vrais beaux lieux immenses -nos galeries intra muros parisiennes ressemblent à des cagibis à côté- consulter à ce sujet les propositions du galeriste Xippas dans le JdA de fin décembre
La compétition est rude : Avant de partir, j’avais consulté un bon nombre des sites de galeries que je souhaitais visiter et je dois dire que tous les genres de peinture, de sculpture, installations, et photographie sont représentés avec une sélection d’une qualité de travail exceptionnelle. Que nos jeunes talents français, ceux qui ne seraient pas suffisamment sûrs d’eux, ne s’amusent pas à les consulter, ils seront déprimés. Mais finalement SI, regardez donc et battez-vous ou changez de métier ! Le challenge est rude mais le combat est d’autant plus beau, que le meilleur gagne !
Dans ce contexte je rendrai un hommage tout particulier aux deux galeries françaises qui s’imposent dans ce marché puissant : la galerie Yvon Lambert clik, et la Galerie Lelong clik
Quant à l’esprit Chelsea, il est vidé de la substance qui l’a faite, la Factory de Andy Warhol. Alors que New York toute entière est imbibée de l’esprit Warhol : gadgets, objets, tissus, noms d’établissements, tous utilisent les couleurs Warhol, le procédé Warhol, rendent hommage à cet esprit prolifique et libre qu’était Warhol. Il est devenu la mascotte préférée de la ville. Beatrice Chassepot
Quelques adresses de lieux d’Art contemporain New Yorkais :
Guide en ligne des galeries de Chelsea clik
PS1 Contemporary Art Center clik
New museum of contemporary art clik ne sera ouvert que fin 2007
Whitney Museum of American Art at Atria clik
International Center of Photography clik
Brooklyn Museum clik “Ron Mueck” jusqu’au 4 février
The Bronx Museum of the Arts clik